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Les Auxiliaires de culture en horticulture

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Le groupe Dephy Horticulture de Bourgogne-Franche-Comté a été créé en 2016, à l’occasion du premier renouvellement du réseau DEPHY Ferme. Il regroupe des exploitations réparties en Franche-Comté et en Saône-et-Loire.

 

 

On y retrouve deux exploitations de lycées agricoles, trois producteurs détaillants et 5 grossistes, spécialisées dans la production de Potées fleuries, plantes à massifs, plantes vivaces, plants de légumes. Ces exploitations sont réunies autour d’un projet commun de réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques (PPP) et de généralisation de la protection biologique intégrée (PBI).Un enjeux considérable, au vu des cahiers des charges et des contraintes spécifiques à la filière horticole en matière de protection sanitaires de végétaux, en particulier pour les grossistes qui doivent fournir les Grandes et Moyennes Surfaces ainsi que les jardineries, en productions complètement indemnes de bioagresseurs.

Les membre du groupe a entrepris, en lien avec leur Ingénieur réseau (IR), un travail d’évaluation technico-économique du recours aux micro et macroorganismes sur les Indices de Fréquence de Traitement (IFT). Louise NURDIN, Ingénieure réseau DEPHY et conseillère à Astredhor EST, nous avais partagé les résultats de ce suivi, à l’occasion du colloque Ecophyto BFC du 30 novembre 2023 à Beaune.

L’utilisation des micro et macro-organismes (entre autres) a permis de réduire considérablement l’utilisation des PPP de l’ensemble des systèmes suivis. L’IFT chimique moyen du groupe est ainsi passé de 9,79 en 2016 à 1,17 en 2022, soit une réduction de 88 %. Cet IFT chimique qui persiste est globalement dû aux régulateurs de croissance, nécessaires pour respecter des exigences esthétiques forte de cette filière ornementale, et pour lesquels il n’existe peu voire pas d’alternatives.

Cette technique est d’autant plus efficace, lorsqu’elle est combinée à d’autres leviers et alternatives de gestion des bioagresseurs, tel que la prophylaxie, les traitements localisés, les outils d’aide à la décision (OAD), le piégeage, l’adaptation variétale et la gestion des conditions climatiques à l’intérieur des serres. Elle dépend néanmoins des conditions d’application, nécessite un suivi rigoureux de leurs populations et des observations régulières des cultures.

Ce suivi montre que le recours aux auxiliaires en horticulture, coûte 2 à 3 fois plus que les traitements chimiques, et s’élève en moyenne et selon les cultures concernées, de 0,3 et 1,10 € par m2, auquel vient se rajouter le coût de la main d’œuvre qui s’élève à 0,01 € par m² et par lâcher. Ces dépenses supplémentaires engendrées peuvent ainsi représenter un frein à la généralisation du recours aux axillaires.

Afin d’atténuer ces augmentations de charges, différents leviers, issus pour certains de projets de recherche et expérimentations, sont testés et éprouvés par les membres du groupe mais aussi par les deux groupes 30 000 de la région, animés par Johanna COURAUDON, conseillère à Astredhor Est. Ces leviers visent à favoriser le maintien et la reproduction des auxiliaires sur place, grâce à l’installation d’abris, le nourrissage d’auxiliaires et la mise en place de plantes de service. ; et à attirer les auxiliaires dans les cultures, en y installant des fagots de sureau, des bandes fleuries et haies.

Cette démarche est avant tout motivée par une volonté de préservation de la santé des chefs d’entreprise, des salariés, des consommateurs et de l’environnement. Le groupe essaie de valoriser un maximum les efforts de réduction via des panneaux de communication, des affiches à destination des particuliers et en intégrant des labels environnementaux tel que Plante bleue ou MPS.