Le groupe DEPHY Ferme de l’Yonne, Une approche d’accompagnement élargie …
Il compte aujourd’hui 6 agriculteurs historiques, rejoints par 3 agriculteurs en 2016 et 3 autres en 2021. Le groupe est très hétérogène, d’un point de vue technique et pédoclimatique. En effet, les 12 exploitations engagées sont réparties sur plusieurs zones pédoclimatiques du département, avec des systèmes de culture en labour, TCS ou SD. Parmi elles, on retrouve un céréalier en agriculture biologique, une exploitation de polyculture élevage ovin en système mixte biologique et conventionnel et 4 exploitations de polyculture élevage ovin, bovins et caprin.
A la suite du renouvellement du réseau DEPHY Ferme, Claire-Lise Lévêque, Ingénieure réseau et conseillère à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, a introduit une approche d’accompagnement technico-économique, qu’elle a pu présenter à l’occasion du colloque Ecophyto BFC du 30 novembre 2023 à Beaune. Cette approche portée par une partie des agriculteurs du groupe et basée sur le calcul des marges semi-nettes[1]. L’objectif étant de comparer, d’un point de vue économique, les différents systèmes de production, et l’incidence de l’utilisation des PPP. Cette approche a permis de renforcer l’implication des agriculteurs dans les rencontres collectives, et a permis à ceux qui manquaient de repères économiques d’affiner l’analyse de leurs systèmes de production. Cette étude a été d’ores et déjà réalisée sur les résultats d’une année (récolte 2022), et présentée lors de la réunion de bilan de campagne du groupe. Cette réunion est un moment privilégié de la vie d’un groupe DEPHY, et permet chaque année, de présenter une synthèse des bilans de campagne individuels des membres du groupe et d’échanger sur les différentes stratégies techniques mises en place.
Les résultats de la première année de l’étude des marges semi-nettes, ne montrent pas de corrélation directe entre le niveau d’utilisation des PPP et les rendements des systèmes suivis. Claire-Lise L. a également constaté une très grande variabilité des marges à la culture (de 400 à 1900€/ha M. SNette), et à la rotation (de 689 à 1364 €/ha sur des rotations de 4 ans), qui peut être expliquée par les différences de charges de matériel et de stratégies de ventes et d’achats sur les exploitations.
Cette première analyse a également montré que les cultures de diversification, comme la lentille et le sarrasin, qui peuvent parfois être plus contraignantes à mettre en place, peuvent être durablement compétitives, en dépit de leur variabilité de production.
Ce travail a grandement suscité l’interet des agriculteurs qui n’avaient pas cette approche à la rotation, et a permis d’enclencher des échanges sur leurs stratégies de choix et d’implantation de cultures, d’approvisionnement et de commercialisation des productions. Le groupe souhaite le réaliser au moins pendant trois ans afin de pouvoir gagner en robustesse pour pouvoir interpréter les chiffres et les tendances observés. Il pourra faire l’objet d’une communication synthétique sur ces résultats observés.
[1] *Marges semi-nettes : la différence entre le produit brut, les aides et les charges opérationnelles, de mécanisation, de séchages, triages et assurances.