Journée technique gestion du climat sous abris
L’objectif de la journée était d’échanger et d’approfondir ses connaissances sur la conduite des cultures sous tunnels (taille et palissage, gestion du climat et des irrigations) et la gestion des maladies et ravageurs, notamment au travers des auxiliaires et des produits de biocontrôle. Ci-dessous quelques infos clés des visites :
Focus sur l'irrigation
Catherine a insisté sur l’importance de vérifier régulièrement le confort hydrique des plantes. On peut dans un premier temps s’assurer visuellement que les jeunes pousses de l’apex sont d’une couleur plus claire que les feuilles du bas. D’autres signaux, comme des coulures physiologiques des fleurs peuvent indiquer un stress hydrique. Ensuite, il convient de vérifier le niveau d’humidité du sol en faisant quelques prélèvements à la tarière : le sol ne doit pas s’effriter et être légèrement collant aux doigts. |
Modèle de tarière "fait-maison" |
Vous avez beaucoup d’astreinte pour lancer et couper l’irrigation de vos cultures ? il vous est déjà arrivé d’oublier de couper l’irrigation ? Il existe des boîtiers fonctionnant à piles, qui peuvent être programmés par Bluetooth grâce à son smartphone ! Ils permettent ainsi de prévoir les séquences d’aspersion et de goutte-à-goutte tout au long de la journée et de la semaine pour chaque électrovanne. Gain de temps et diminution de la charge mentale assurés ! |
Boîtier d'un programmateur d'irrigation installé dans un tunnel |
Focus sur les bourdons
Pensez également au confort thermique des ruches à bourdons si vous en avez : les bourdons sont affectés par des températures supérieures à 30°C et restent dans la ruche pour la refroidir. Il est donc intéressant de lui faire une protection en polystyrène par exemple. On peut contrôler facilement la pollinisation des tomates grâce aux marques faites par les bourdons (visibles 2 jours après pollinisation).
Exemple d'un abris pour la ruche |
Marques sombres sur les étamines |
Focus acariens tétranyques
Les acariens tétranyques sont favorisés par les climats très chauds et secs, c’est pour cela qu’il est conseillé de blanchir les tunnels et de réaliser des brumisations ou aspersions régulières. Catherine recommande de faire des aspersions plutôt longues (30-40 min) de deux à quatre fois par semaine plutôt que des aspersions courtes tous les jours. Les aspersions longues permettent en effet de mouiller les bâches ou le sol et cette humidité pourra être restituée progressivement sur plusieurs jours. Ces conditions sont par ailleurs propices aux différents auxiliaires des acariens tétranyques, tels que les acariens prédateurs (Phytoseiulus persimilis et Ambyseiulus californicus).
Phytoseiulus persimilis s'attaquant à un tétranyque tisserand (Koppert)
Lorsque vous ouvrez la tirelire pour acheter des auxiliaires, assurez-vous que les conditions climatiques sont propices à leur installation (>60% d’humidité) !
Les aspersions sont très bien tolérées par le poivron, l’aubergine, la courgette et le haricot. Ces cultures cohabitent donc très bien ensemble. A l’inverse pour la tomate et le concombre, l’aspersion peut engendrer un risque de développement de maladies fongiques. Pour ces cultures, l’aspersion peut tout à fait être envisagée mais uniquement le matin par beau temps, pour que le feuillage sèche rapidement.
Inès MAHÉ
Animatrice du groupe DEPHY Maraîchage de Franche-Comté