Accompagnement d’un collectif de viticulteurs dans sa transition agroécologique
A cette occasion, Sarah LAGARDE, Ingénieure réseau du groupe DEPHY Ferme Viticulture Côte Chalonnaise, est intervenue devant plus d’une centaine de conseillers agricoles de toutes les filières végétales de la région. En s’appuyant sur son expérience d’animatrice, elle a présenté certains freins et leviers pour accompagner un groupe et stimuler son dynamisme.
- Présentation du collectif
Sarah LAGARDE accompagne un collectif historique du réseau. Il est né en 2016 du souhait d’un groupe de vignerons en Agriculture Biologique (AB) d’avoir un espace d’échanges pour aller plus loin dans leurs pratiques. L’enjeu était de consolider le groupe et de combiner les attentes de viticulteurs pionniers de l’AB avec ceux des nouveaux « convertis ».
Le collectif travaille sur la pérennité économique des exploitations viticoles ayant des pratiques bio ou raisonnées et sur leur résilience face au changement climatique. Les viticulteurs souhaitent réduire les doses de cuivres et de soufres, ainsi que le travail du sol. Pour cela, plusieurs leviers sont mobilisés : prophylaxie, biocontrôle, préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP), biodiversité fonctionnelle, fertilité organique et engrais verts...
Épaulés par Sarah LAGARDE, les viticulteurs ont donc mis en place différents projets : paillage au chanvre, travail du sol par traction animale, agroforesterie, vitipastoralisme...
Pour faire connaître ses actions, le collectif s’est questionné sur le message qu’il souhaitait faire passer, auprès de qui, quand et comment. Cela s’est traduit par l’organisation de journée techniques et groupes d’échanges à destination de vignerons, d’une porte ouverte à destination du grand public et par la production de guides et d’articles de presse.
- La stratégie d’animation
Sarah LAGARDE rappelle régulièrement aux viticulteurs que ce groupe est le leur et que l’ingénieure réseau est là pour les accompagner dans ce qu’ils souhaitent développer. Son rôle est de maintenir le lien et la dynamique du collectif. Pour cela, elle déploie plusieurs stratégies :
- Des rencontres fréquentes, maintenues dès qu’il y a au moins 4 participants. En effet, l’animatrice a constaté qu’un temps d’échanges avec peu de participants reste productif et incite les absents à se rendre disponibles pour la prochaine réunion ;
- des temps d’échanges individuels, pour faire le bilan de la campagne et prendre du recul ;
- un rappel régulier des règles de travail en collectif, notamment en début de campagne lors des premières réunions de groupe. L’objectif est de favoriser l’écoute, la bienveillance et la confidentialité lors des échanges. L’idée est aussi de pouvoir avancer dans les réflexions et les actions en jalonnant les prises de décision. Par exemple, au sein du groupe DEPHY, les choix faits lors des précédentes réunions ne sont que rarement remis en question à la suivante ;
- une communication fluide. Pour cela, Sarah LAGARDE favorise un groupe Whatsapp sur lequel les viticulteurs sont très actifs. Ce mode de communication n’est toutefois pas transposable à l’ensemble des groupes ;
- des sujets pouvant stimuler l’ensemble des membres et une mobilisation des exploitants les moins motivés. L’objectif serait d’organiser les réunions chez ces derniers.
Le groupe a encore de nombreux projets et poursuites d’actions à venir.
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